Sécurité informatique : principal risque en 2025 à surveiller en entreprise

5
Femme d'affaires surveillant une alerte de cybersécurité

En 2023, plus de 80 % des entreprises victimes d’une attaque informatique avaient déjà investi dans des solutions de sécurité avancées. Les cybercriminels exploitent désormais des failles jusque-là considérées comme secondaires, transformant des dispositifs périphériques en portes d’accès principales.

Panorama des menaces émergentes : ce que 2025 réserve aux entreprises

La sécurité informatique ne se contente plus d’être un simple rempart : elle doit sans cesse s’adapter, se réinventer, tenir tête à des assauts toujours plus ingénieux. Les cyberattaques montent en puissance. D’après l’ENISA, la fréquence et l’ampleur des incidents explosent. Les entreprises se retrouvent exposées à une mosaïque de risques : mise en cause juridique, atteinte à la confidentialité, ou encore exposition directe à des violations de données.

L’arrivée de l’informatique quantique bouleverse les équilibres. Les schémas de chiffrement classiques, autrefois fiables, vacillent. Les algorithmes en production aujourd’hui pourraient devenir de simples obstacles pour une puissance de calcul nouvelle génération. Pour ne pas subir de plein fouet cette mutation, la migration vers des solutions résistantes au quantique devient incontournable. Ignorer ce tournant reviendrait à laisser s’effriter les fondations de la sécurité des échanges numériques.

L’expansion du cloud et la prolifération des objets connectés ouvrent la voie à de nouveaux points d’entrée. Désormais, chaque terminal, chaque application, chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement devient susceptible d’être compromis. Les attaques ciblant la chaîne logistique se multiplient et cherchent la moindre faille, même dans les écosystèmes les plus robustes.

Voici les principales menaces qui se dessinent :

  • Attaques sophistiquées : recours à l’automatisation, IA malveillante, exploitation de failles encore inconnues du grand public
  • Risques liés au cloud et IoT : multiplication des accès et des données exposées
  • Vulnérabilité de la chaîne d’approvisionnement : dépendance à des tiers souvent sous-équipés en sécurité, démultipliant les portes d’entrée pour les attaquants
  • Pression réglementaire : exigences croissantes de conformité, avec des conséquences juridiques de plus en plus lourdes

La violation de données n’a plus rien d’exceptionnel : elle s’inscrit dans le quotidien numérique des entreprises. Les répercussions juridiques et sur la réputation s’étendent, tandis que la frontière entre sécurité opérationnelle et cybersécurité devient de plus en plus floue.

Quels secteurs et métiers seront les plus exposés face à l’évolution des cyberattaques ?

La cartographie des risques cyber pour 2025 dessine une ligne de crête mouvante : certains secteurs accumulent les signaux d’alerte et voient la pression monter. Les services financiers restent en tête : le volume colossal des transactions, la sensibilité des données, l’ingéniosité des assaillants, tout les place dans la ligne de mire. Autre secteur particulièrement ciblé : la santé. L’attaque récente contre Change Healthcare, qui a privé des millions de patients d’accès aux soins, a montré à quel point la violation de données médicales peut avoir des conséquences désastreuses, tant sur le plan juridique que sur la confiance du public.

L’énergie et la logistique sont aussi confrontées à une multiplication des attaques. Les infrastructures critiques, réseaux électriques, gestion du fret, chaînes d’approvisionnement, sont dans le viseur, souvent à travers des systèmes industriels ou des ransomwares, parfois infiltrés via des partenaires insuffisamment protégés. Le secteur public n’est pas épargné : il attire autant pour ses ressources que pour son rôle stratégique, exposant les collectivités à des menaces d’origine aussi bien financière que politique.

En ce qui concerne les métiers, l’exposition ne se limite plus aux équipes informatiques. Le personnel IT fait face en première ligne, mais l’ingénierie sociale élargit la cible à l’ensemble des salariés, du décideur aux supports administratifs. Les campagnes de phishing, dopées à l’intelligence artificielle, savent s’adapter, se rendre crédibles et tromper les plus avertis. Les clients et partenaires apparaissent aussi comme des maillons fragiles, illustrant une réalité simple : la sécurité d’une entreprise repose désormais sur la solidité de tout son réseau, et pas seulement sur ses propres défenses.

Intelligence artificielle, deepfakes, ransomware : zoom sur les risques majeurs à anticiper

L’intelligence artificielle a changé la donne dans l’univers des cybermenaces. Les cybercriminels s’appuient sur des modèles génératifs capables de produire des deepfakes saisissants, reproduisant voix ou visages de dirigeants à s’y méprendre. Les campagnes de phishing deepfake gagnent en réalisme, piégeant des utilisateurs pourtant aguerris. Désormais, la faille n’est plus seulement technique : la confiance et la psychologie humaine deviennent des cibles à part entière.

Le ransomware conserve toute sa force de frappe. Il frappe sans discrimination, touchant aussi bien administrations que grands groupes privés. Les méthodes évoluent : chiffrement de masse, extorsion via vol de données sensibles, publication sous menace. Grâce au modèle « ransomware-as-a-service », la barrière d’accès pour les malfaiteurs s’est abaissée, multipliant les attaques. L’erreur humaine reste un facteur aggravant : il suffit d’un clic malheureux pour exposer un réseau tout entier.

L’ingénierie sociale s’infiltre insidieusement jusque dans les rouages des systèmes d’information. Les outils automatisés, boostés par l’IA, scrutent les habitudes, déchiffrent les comportements, affinent les scénarios d’attaque. Face à cette sophistication, repérer une activité suspecte exige une vigilance de tous les instants. Les équipes informatiques doivent innover, avec une défense proactive, une détection en temps réel et une anticipation continue des méthodes d’attaque.

Technicien informatique dans une salle serveurs moderne

Adopter des pratiques robustes pour renforcer la résilience de son organisation

Pour limiter l’exposition aux menaces, chaque entreprise doit activer plusieurs leviers de protection. La formation à la cybersécurité ne se limite plus à quelques sessions théoriques, elle devient un processus continu, impliquant tous les collaborateurs. Les attaques d’ingénierie sociale visent l’ensemble des effectifs. Miser sur la répétition, les mises en situation concrètes et le partage d’incidents réels permet d’ancrer de véritables réflexes de défense.

L’authentification multifacteurs (MFA) constitue une barrière solide pour l’accès aux systèmes critiques. Coupler cette approche à l’utilisation de gestionnaires de mots de passe fiables limite le risque de compromission d’identifiants. La gestion centralisée des appareils mobiles via des solutions MDM ou UEM réduit les failles liées à la mobilité croissante et à la diversité des terminaux professionnels.

Pour renforcer la défense, plusieurs outils s’imposent :

  • EDR (Endpoint Detection and Response) pour détecter en temps réel les comportements suspects
  • SOAR pour automatiser la réponse aux incidents
  • Pare-feu nouvelle génération et antivirus à jour pour bloquer les attaques en amont

Le chiffrement des données sensibles et une gestion méticuleuse des logs assurent traçabilité et confidentialité dans la durée.

La résilience d’une organisation repose aussi sur l’existence de plans structurés, adaptés à sa réalité :

  • PCA (plan de continuité d’activité) pour maintenir l’activité en cas d’incident
  • PRA (plan de reprise après sinistre) pour rétablir rapidement les opérations

Respecter les référentiels tels que RGPD, ISO/IEC 27001, DORA ou PCI-DSS permet de cadrer la gestion des vulnérabilités, la protection des données et la conformité, tout en préservant la réactivité nécessaire au quotidien.

Si la cybersécurité ressemble aujourd’hui à un jeu d’échecs où chaque coup compte, une chose est sûre : négliger un pion, c’est risquer de voir tomber la partie entière. Le défi à relever en 2025 n’est pas de tout verrouiller, mais d’apprendre à anticiper, détecter, et rebondir, encore et toujours.